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Moins connu, le <i>milk blues</i> touche beaucoup de <i>mamans</i> - Doolittle
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Moins connu, le milk blues touche beaucoup de mamans

Après l’arrêt de l’allaitement, nombreuses sont les femmes qui vivent une période de déprime, susceptible parfois de durer des semaines. En cause : une chute des hormones, mais pas seulement.

Si l’on parle désormais aisément du baby blues, qui touche 50 à 80% des femmes venant d’accoucher – faisant depuis l’objet de nombreuses études et ouvrages – le milk blues est bien loin derrière. Pour preuve, l’expression date de 2020. Mais a quoi fait-elle référence exactement ? Le milk blues désigne une période de déprime ressentie pendant et après le sevrage du bébé. Un moment difficile ressenti par de nombreuses mères, devant accepter de mettre un terme à l’allaitement et au lien fort que ce dernier tisse entre elles et leur enfant. Les symptômes sont assez variés : coups de fatigue, moments de mélancolie, bouffées d’angoisse, voire un petit état dépressif. Comment expliquer cet énième coup de mou post-accouchement ? “L’allaitement implique la libération d’ocytocine, hormone souvent appelée “l’hormone de l’amour” – également libérée lors du baiser – qui joue sur le sentiment de bien être et l’établissement du lien mère-enfant, analyse Amélie Boukhobza, psychologue clinicienne, auprès de Doctissimo. L’ocytocine joue un rôle fondamental dans le renforcement de ce lien. Aussi, quand on s’arrête d’allaiter, la production d’ocytocine diminue. Ce qui peut affecter l’humeur de la mère et générer des sentiments de tristesse ou de dépression.” 

En France, à la maternité, 56% des bébés sont allaités exclusivement. À 2 mois, ils ne sont plus que 35%.

D’autant que si l’on en croit les nombreux témoignages de jeunes mamans, en plus d’être dure à vivre, la fin de l’allaitement est très souvent décidée pour des raisons malheureuses. Soit ça ne se passait pas bien (douleurs, faibles lactations…), soit tout se passait merveilleusement bien mais l’on a fait comprendre à la mère qu’il était temps d’arrêter l’allaitement afin de reprendre le travail – ce qui est bien évidemment faux car des solutions existent aujourd’hui, si tant est que l’employeur y soit ouvert. N’oublions pas la dose de culpabilité ou le sentiment de ne pas être à la hauteur que certaines mères peuvent ressentir au moment du sevrage, puisque socialement, l’allaitement est promu pour ses nombreux bienfaits sur l’enfant. Bref, à l’heure actuelle, la maman est dans tous les cas perdante. Les chiffres de l’Enquête Nationale Périnatale de 2021 sont là pour le prouver : en France, à la maternité, 56% des bébés sont allaités exclusivement, tandis qu’à 2 mois, ils ne sont plus que 35%. La question que l’on se pose : comment, si cela est possible, éviter ce milk blues ? Premièrement, le sevrage n’a pas à se faire de manière brutale. Autrement dit, inutile de passer de tout à rien. Mais surtout, “le moment opportun pour sevrer son bébé et arrêter l’allaitement est le moment où la maman a mûri une décision en conscience, dans son timing, qu’elle se sent prête, et non à cause des injonctions de son entourage, insiste Carole Hervé, consultante en lactation certifiée IBCLC, à Doctissimo. Que ce soit au bout de 4 jours, 6 mois, ou deux ans, cette décision n’appartient à personne d’autre.”

Par Ana Boyrie