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En France, un <i>enfant</i> sur deux déclare avoir un <i>ami imaginaire</i> - Doolittle
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En France, un enfant sur deux déclare avoir un ami imaginaire

Votre enfant vous présente son copain dragon aux écailles jaunes et violettes que lui seul peut voir ? Pas de panique, il s’agit très certainement de son ami imaginaire. Plus qu’un mythe, ces étranges personnages sont pour les enfants de véritables compagnons de bêtises, d’aventures et de confidences. Si bien que plus de la moitié d’entre eux en possèdent un.

Une licorne, un marshmallow enflammé, une banane, un glaçon, une bulle de savon, un monstre violet, une ballerine papillon… Pour ce qui est de s’inventer un ami imaginaire, les enfants ne manquent pas d’imagination. Le prochain film de Paramount, en salles le 8 mai prochain, le prouve : “Blue & Compagnie” raconte l’histoire de Bea – interprétée par Cailey Fleming – une petite fille qui réalise qu’elle peut voir les imaginaires de n’importe quelle personne sur Terre. Aux côtés de Ryan Reynolds, l’actrice s’engage alors à reconnecter chaque enfant à son ami imaginaire oublié. Depuis la nuit des temps, les enfants s’entourent de compagnons – plus ou moins bizarres. Au point d’inquiéter certains psychologues dans les premières années du XIXe siècle : ces derniers expliquaient leur apparition par des troubles émotionnels ou psychologiques. Finalement, c’est tout l’inverse. Les recherches des vingt dernières années ont révélé qu’au contraire, ces amis imaginaires sont un signe positif du développement de l’enfant.

55% des enfants ont (ou ont eu) un ami imaginaire  

Dieu sait qu’ils sont nombreux : un sondage, publié récemment par l’institut YouGov, révèle que 55% des enfants de 5 à 15 ans déclarent avoir ou avoir eu un ami imaginaire. Très souvent, il s’agit d’un compagnon de jeu (84%). Dans 49% des cas, il s’agit plutôt d’un complice avec qui l’enfant fait des bêtises. On la connaît tous : “Maman, c’est pas moi, c’est Momo qui a cassé ton vase”. Invisible ou associé au doudou (63%), l’ami imaginaire aide une majorité d’enfants (83%) à affronter leurs peurs, en les réconfortant. C’est normal, 57% d’entre eux ont des superpouvoirs. Et si les parents n’ont aucun contrôle quant à son apparition, pour 63% des enfants, l’ami imaginaire fait partie intégrante de la famille.

“Lorsqu’on leur demande, les enfants savent très bien qu’il s’agit d’un ami imaginaire et non d’une hallucination”

Auteur du livre “Mon doudou : l’objet transitionnel qui fait grandir”, le chercheur et psychologue Adrien Blanc affirment que ces amis imaginaires ne naissent pas ex nihilo. “Ils s’appuient, sans toujours que l’enfant s’en rende compte, sur une histoire, un film, un dessin animé ou encore un adulte de l’entourage et favorisent une mise à distance avec les expériences de la vie, celles qu’on ne peut pas toujours contrôler ou comprendre facilement, ajoute-t-il. Alors, parfois, ils ont des pouvoirs ou s’incarnent dans un objet, mais jamais ils ne se confondent avec la réalité. Lorsqu’on leur demande, les enfants savent très bien qu’il s’agit d’un ami imaginaire et non d’une hallucination.” Ouf. En revanche, plus triste : le sondage révèle qu’avec le temps, ces partenaires de l’enfance échappent à notre mémoire. Si 48% des 18-24 ans et 45% des 25-34 ans se souviennent avoir eu un ami imaginaire, ils ne sont plus que 35% à s’en rappeler entre 45 et 54 ans, et seulement 25% passé 55 ans. Et vous, il ressemblait à quoi votre ami imaginaire ?

  • Visuel à la une extrait du film Blue & Compagnie 
Par Ana Boyrie