Faut-il attendre que ses enfants demandent à lire ?

Lire pour le plaisir, très peu pour les jeunes Français. C’est en tout cas ce qu’observe le Centre national du livre (CNL) qui, le 9 avril dernier, a révélé les résultats de son étude intitulée “Les jeunes Français et la lecture”. Premier responsable ? Les écrans, bien entendu. Quotidiennement, les jeunes passeraient dix fois plus de temps sur les smartphones et autres tablettes, qu’à lire des livres : ils consacrent précisément 19 minutes par jour à la lecture pour leurs loisirs, soit 4 minutes de moins qu’en 2022, à l’opposé des 3h11 passés sur les écrans. “Les résultats de cette étude sont préoccupants. Ils viennent renforcer ma conviction que la place laissée aux écrans dans notre vie quotidienne a de réelles conséquences sur la lecture, en particulier chez les jeunes, déclare Régine Hatchondo, présidente du CNL. Je considère que la lecture est une affaire de santé publique. Il faudrait une prise de conscience massive pour mettre en exergue les bienfaits de la lecture chez les enfants, notamment en matière de concentration, d’imagination, d’empathie, de développement du langage et du cerveau.”

“Prendre le temps de lire avec ses enfants est fondamental dans l’installation d’une relation affective sécurisante et faire gagner le petit d’Homme en humanité”

Doit-on être fataliste ? Non, d’autant que tout n’est pas perdu. Selon l’étude, 96 % des 7-19 ans aiment que les adultes leur lisent des histoires, 92 % ont adoré les temps de lecture partagés avec leurs parents. Dans ce cas, ne serait-ce pas à ces derniers d’encourager la lecture enfantine ? Pour se faire, notez Noti Le Livreur d’histoires, qui propose chaque mois des livres illustrés adaptés à l’âge et au développement des petits, de leur naissance à leur 8 ans. C’est Nathalie Le Breton, experte sur les questions de parentalité et de littérature jeunesse -avec la complicité des libraires- qui sélectionne des titres chez Gallimard Jeunesse, Flammarion Jeunesse, le Père Castor, Casterman, Sarbacane ou encore Les Grandes Personnes. “Nous nous situons entre les libraires et les grands distributeurs du net, comme un troisième maillon bien utile quand on n’a pas la chance d’avoir un libraire près de chez soi ou que l’on se sent perdu dans la masse des milliers de livres qui sortent chaque année, explique-t-elle. Des livres “un temps menacés de ringardise” que l’experte considère pourtant comme des “graines que l’on plante en haut des immeubles en béton, redonnant de l’air, de la couleur, de l’espoir, des échanges”. On ne sait jamais : “il peut suffire d’un seul d’entre eux pour transformer une vie.”