Les mères sont encore (trop) nombreuses à délaisser leur carrière

Si l’inscription de l’IVG dans la Constitution a rempli le cœur des Françaises de joie, ce lundi 4 mars, dans d’autres domaines, des progrès sont encore à faire. Parmi les inégalités qui persistent dans le couple, l’articulation entre vie familiale et professionnelle est celle dont parle la dernière étude de la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (Drees) – rattachée au ministère de l’Économie – publiée mardi dernier. Conclusion peu surprenante : les mamans trinquent toujours autant. En effet, la Drees relève que les femmes “sont beaucoup plus fréquemment sans emploi ou à temps partiel” que les hommes “pour des raisons liées aux enfants”. Se basant sur l’enquête “Mode de garde et accueil du jeune enfant 2021” – qui étudie des familles ayant au moins un enfant de moins de 6 ans – la direction a pu observer que “cette situation [était] parfois contrainte, surtout chez les mères employées ou ouvrières, pour des raisons financières ou du fait de leurs conditions d’emploi”.  

6 fois plus de mères que de pères ne travaillent pas à temps complet pour des raisons liées à leur enfant

Dans 42% des couples avec jeunes enfants, ce sont donc les mères les plus éloignées de l’emploi, contre 8% des pères. L’étude recense six fois plus de mères que de pères ne travaillant pas à temps complet pour des raisons liées à leur enfant. Pour ce qui est des mères sans emploi, elles sont deux fois plus. Outre l’argent, d’autres éléments entrent en jeu : faute de place en crèche ou chez une assistante maternelle, c’est le plus fréquemment la mère qui décide de diminuer son temps de travail ou de cesser son activité afin de garder l’enfant. “Dans 18% des couples avec un enfant de moins de 3 ans, les parents gardent eux-mêmes leur enfant le plus jeune alors que le premier choix était une solution d’accueil extérieure. Cette garde parentale non choisie est principalement assurée par les mères, confirme la Drees. Elles passent en moyenne 22 heures seules avec leur enfant de 8h à 19h, du lundi au vendredi, contre moins de 5 heures pour les pères.”  Bref, le chemin est encore long.