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<i>“Momcation”</i>, exit la nouvelle tendance pour soulager la charge mentale des <i>mamans</i> ! - Doolittle
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“Momcation”, exit la nouvelle tendance pour soulager la charge mentale des mamans !

Dans la frénésie du quotidien, les mamans ont tendance à jongler avec mille et une responsabilités. Réunions zoom, activités extra-scolaires, nuits écourtées, terrible two ou crise d’ado… C’est un perpétuel marathon qui n’est pas franchement compatible avec le farniente. Et s’il était possible de faire rimer maternité et sérénité ? À la rescousse des mères survoltées qui frôlent le burn-out, cette nouvelle tendance risque de nous épargner quelques crises de nerfs légitimes. Bienvenue à l’ère du Momcation alias l’escapade salvatrice sans enfants ni conjoint pour recharger les batteries, et sans culpabiliser s’il vous plaît !

Faire la lumière sur la charge mentale

Trop souvent sous-évaluée, la charge mentale est le fléau numéro un des jeunes mamans. Un mal qui incombe davantage à la gente féminine selon les chiffres de l’INSEE. Et pour cause, il semblerait que la bonne fée de l’égalité n’ait pas totalement achevé son œuvre. En effet, 65% des corvées ménagères et des tâches domestiques sont assumées par les femmes qui y consacrent pas moins de 28 heures par semaine contre deux heures pour les hommes… “Aujourd’hui,  il est raisonnable de constater que même s’il y a plus de partage de tâches dans le foyer qu’il y a 20 ans, la femme reste toujours le pilote et gestionnaire en termes d’éducation, logistique pour les enfants et la « maison » donc oui la charge mentale est par définition féminine” rappelle Angélique Vigier Danède, psy-sexothérapeute et présidente de La Nouvelle Féminité. Verdict ? Une pause s’impose ! Intervient alors le Momcation tout droit importé des Etats-Unis.

Momcation, quésaco ? 

Selon une enquête Statista, près de 34% des mères auraient déjà été victime d’un burn-out parental. Et si l’on vous disait qu’il est possible de s’accorder quelques jours en solo en étant mère de famille ? Cette nouvelle tendance, de l’ordre de l’utopie il y a encore quelques années, prend de l’ampleur Outre-Atlantique et fait de l’œil aux Occidentaux. Imaginez un séjour paradisiaque sans l’ombre d’une corvée parentale, au paradis des mamans apaisées… Tout un programme qui vous est suggéré par le Momcation. Par définition, le Momcation est la contraction de « mom » (maman) et « vacation » (vacances). Cela s’inscrit dans un mouvement plus large de reconnaissance du besoin de prendre soin de soi, de sorte de renforcer non seulement son propre bien-être, mais également celui de sa famille. Une maman détendue et épanouie est mieux équipée pour faire face aux défis du quotidien et pour offrir le meilleur d’elle-même à ses proches. Loin du brouhaha et du tumulte quotidien, savourez chaque instant sans culpabilité.

Ce phénomène de société a été adopté d’assaut Outre-Atlantique et prend de l’ampleur sur les réseaux sociaux. En effet, nombreuses sont celles qui ont succombé à ce vent d’air frais en s’exhibant fièrement sur Instagram grâce aux #Momcation. On ressence pas moins de 81 000 publications où l’on peut voir ces femmes, mine radieuse, profiter de cette pure réinitialisation mentale et émotionnelle durant laquelle elles s’accordent du temps pour elles, et rien que pour elles ! Plus timide en France, le Momcation s’impose progressivement. Si 56% des parents déclarent s’autoriser une escapade en amoureux, une minorité de mère s’y risque en solitaire. Pour donner l’impulsion et encourager les femmes à sortir de leur zone de confort, certains tours-opérateurs ou groupes privés comme Copines de voyage ou Another trip proposent des séjours thématique exclusivement réservés à la gent féminine. Que l’on opte pour une retraite sprirituelle où l’on alterne entre séances de yoga et méditation ou un séjour thalasso pour soigner le corps et l’esprit, tout est prétexte à se faire du bien en joignant l’utile à l’agréable.

Une évasion salutaire

Être mère, c’est jongler avec les responsabilités et changer de casquette plus vite qu’un transformatiste. Dans l’imaginaire collectif, la mère parfaite n’est pas loin de la maitresse de maison lisse et intraitable que campe Marcia Cross dans Desperate Housewives. Un rôle bien lourd à porter comme le rappelle à juste titre Angélique Vigier Danède. Cette praticienne qui prône la diversité et l’égalité depuis la bassin d’Arcachon insiste sur l’importance de s’accorder des moments de répit pour affronter cette vie à 200 à l’heure : “Pour une mère il y a souvent trois journées en une : celle de la carrière, celle de la mère et celle de la compagne. Elles en oublient donc leurs vraies obligations, celle d’être femme avant tout, plus clairement celle d’exister avec qui elles étaient et qui elles sont, donc de s’écouter en prenant soin de soi. Il faut respecter le besoin vital de se ressourcer, de retrouver de l’énergie, d’ exister à part entière sans statut  à porter comme celui de mère… de deux,  parce que c’est un “off” choisi et non subi ça change non ? Donc à fond le Momcation (à la française ça rime !)” encourage-t-elle.

S’émanciper du sentiment de culpabilité

Parmi les nombreux dénominateurs communs entre les mamans qui n’osent pas franchir le pas du Momcation, on retrouve sans surprise le sentiment de culpabilité. Une sensation insoutenable et décuplée par la maternité qui peut nous broyer les entrailles. L’idée de prendre le large sans ses nos petites blondes peut raviver ce sentiment irrépressible. Pourquoi ? “Parce que le sentiment d’abandonner sa famille pour les personnes soumises à la charge mentale est devenu un réflexe. Si je ne fais pas ceci ou cela pour eux, j’en déduis que je suis indigne d’être leur mère….” explique Angélique Vigier Danède. Pourtant, il est possible de s’en extirper et de passer un agréablement moment, sans entendre en arrière fond nos vieux démons. “Tout d’abord il faut se rappeler que vous êtes une référence pour vos enfants et donc un adulte stable qui sait ce qui est bon pour elle. Il est nécessaire de préparer son départ, en expliquant avec joie et avec des termes positifs à ses propres enfants, votre besoin sans les culpabiliser, sans vous culpabiliser ! Le conjoint est censé comprendre….Exemple : « Maman va passer un week-end avec ses copines car comme toi elle veut se déguiser en princesse, rigoler et danser, peut-être même en pyjama et je vais rentrer reposée avec l’envie de jouer avec toi, c’est cool non ? » rassure-t-elle. Mode avion activé !

Par Chloé Lescaut