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<I>« La VR et les métavers ne sont pas une mauvaise chose pour les enfants, mais… »</i> - Doolittle
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« La VR et les métavers ne sont pas une mauvaise chose pour les enfants, mais… »

Avec l’annonce du nouveau casque VR (réalité virtuelle, en bon français) de Sony et la multiplication des métavers, il y a de quoi perdre la tête lorsqu’il s’agit de s’y retrouver pour nos enfants qui vont être de plus en plus confrontés à ces technologies. Stella Jacob, game designer, spécialiste de la VR et des univers virtuels nous aide à y voir plus clair. 

En quelques mots, expliquez-nous la VR.

La VR se traduit d’abord par son côté matériel, le plus souvent un casque dont la forme, la taille et le poids évoluent avec le temps et qui a pour objectif d’accéder, par le biais d’une vision en 3D, à un espace virtuel donné.

La notion de VR est souvent liée à celle de métavers. Pareil, c’est quoi ?

Le métavers, c’est l’ensemble qui désigne le réseau de mondes virtuels interconnectés auxquels on peut accéder via un casque principalement, ou tout autre accessoire.

Où en est-on aujourd’hui technologiquement parlant ?

Il y a eu une phase de forte évolution qui a tendance à stagner aujourd’hui et ce, pour plusieurs raisons. D’abord parce que trop peu de gens s’y mettent, ce qui ne pousse pas assez les constructeurs à développer les produits pour le grand public. Ensuite, et cela concerne plus le métavers, on cherche actuellement des moyens d’accueillir plusieurs personnes en VR sur des serveurs sans en faire pâtir la qualité de l’expérience. Les récentes démo de Horizon World (le métavers de Facebook, ndlr) ont montré que l’expérience se vit au détriment du réalisme.

<I>« La VR et les métavers ne sont pas une mauvaise chose pour les enfants, mais… »</i> - Doolittle

Est-ce que des choses ont été faites spécialement à destination des enfants ?

Bien sûr, en terme d’animation, d’interactivité, les enfants ne sont évidemment pas oubliés. Je conseille d’ailleurs souvent de regarder les productions du studio Baobab, qui propose plusieurs œuvres audiovisuelles en VR à destination des plus jeunes. En revanche, comme le jeu vidéo, c’est un médium qu’il faut contrôler.

C’est-à-dire ?

Avant de parler de contrôle à proprement dit, les principaux constructeurs déconseillent dans leurs recommandations l’utilisation de casque avant 13 ans, tout simplement parce qu’il ne sont pas adaptés à la morphologie des jeunes enfants.  Et au-delà de la problématique matériel, il faut aussi parler des effets. Tout ce que peut ressentir un adulte lors de l’utilisation d’une telle technologie sera potentiellement décuplé chez l’enfant. Par exemple, l’expérience de réalité virtuelle s’inscrit dans la mémoire épisodique liée aux souvenirs. Un contenu violent ou effrayant sera donc considéré comme un souvenir réaliste par le cerveau et donc à terme, marquera durablement l’esprit. Enfin pour les yeux, ils auront tendance à fatiguer plus vite que devant un écran traditionnel, donc évitez les sessions trop longues.

Et pour les métavers ?

C’est encore et toujours une question de contenu. La VR et les métavers ne sont pas de mauvaises choses, c’est ce que vont y vivre les enfants qui peuvent potentiellement l’être et qui nécessite donc un contrôle. Personnellement, je déconseille aux parents de laisser sans surveillance leur enfant se promener dans des univers massivement multijoueurs, parce que c’est comme envoyer son gamin sur Chatroulette. On ne sait jamais sur quoi on va tomber et il y a malheureusement comme partout des gens malveillants.

La VR touche les filles comme les garçons ?

C’est un phénomène qui reste malgré tout récent, donc il n’y pas vraiment encore de statistique là-dessus. Mais on le voit pour le jeu vidéo, l’industrie du virtuel est de moins de genrée et s’inscrit dans une dynamique progressiste visant à mettre l’accent sur la représentation et l’inclusivité. D’autant que la VR ne touche pas qu’au ludique mais aussi l’éducatif avec des expériences de musées virtuels par exemple ce qui permet de viser un public plus large et pas nécessairement habitué à ces types d’univers. Tout le monde s’y retrouve, garçons comme filles, hommes comme femmes, jeunes comme plus vieux. J’en ai pour preuve ma mère qui a priori s’en fichait complètement et qui s’y est intéressée par un autre prisme que celui du jeu vidéo.

Et l’avenir pour tout ça, ça dit quoi ?

Il y a encore beaucoup de sensibilisation à faire dans ce domaine. Dans la sphère privée comme dans le professionnel. D’ailleurs on voit de plus en plus d’entreprises faire appel à la VR, pour faciliter l’apprentissage de certaines machines, on peut imaginer que ces méthodes pourraient s’appliquer aux enfants dans les écoles. Dans tous les cas, la meilleure des choses à faire si la VR vous intéresse, c’est de se rendre dans des lieux spécialisés pour se sensibiliser à ce médium. Il y en a pour tous les goûts et c’est une chouette sortie à faire en famille !

  • Les bonnes adresses :

Les salles MindOut à Paris, Velizy 2 et Lille
L’Horizon de Kheops à Lyon jusqu’au 21 mai 2023

 

  • Le bon lien à consulter pour découvrir la VR :

L’institut français dresse une liste régulièrement mise à jour des meilleures oeuvres VR par domaine. Une sélection à découvrir ici :

Par Thomas Chatriot