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D’où vient la tradition du <i>pull moche de Noël</i> ? - Doolittle
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D’où vient la tradition du pull moche de Noël ?

Attention les yeux. Comme à chaque période de fin d’année, que ce soit au bureau, lors d’une soirée entre amis ou en famille, le pull moche de Noël est de sortie. Retour sur cette pièce kitsch, que l’on porte – presque toujours – avec ironie.

Qui n’a jamais cédé à ce plaisir coupable ? Comme les vitrines des grands magasins parisiens, la lettre envoyée au Père Noël ou l’achat du sapin, le pull de Noël s’est progressivement imposé comme l’incontournable des fêtes de fin d’année. Et comme de nombreuses traditions, celle du pull de Noël est anglo-saxonne. Mais figurez-vous qu’avant d’être suivi du qualificatif “moche” – histoire que tout le monde en comprenne le sarcasme – le chandail de Noël fut une tradition familiale, tout ce qu’il y a de plus premier degré. Autrefois, enfants et adultes recevaient au matin du 25 décembre un pull tricoté à la main, qui gratte, recouvert de motifs en lien avec la saison hivernale et festive. À savoir : des sapins, des petits rennes, des flocons et autres bonhommes de neige. À l’époque, la question n’était pas tant de savoir si le vêtement était moche ou non. À partir du moment où la grand-mère ou la grande-tante avait passé plusieurs semaines à le tricoter, on devait le porter…sans râler. 

Un pull de la pop-culture 

Afin d’augmenter leurs ventes de fin d’année, de grandes enseignes américaines telles que Macy’s, Nordstrom ou Bloomingdale’s ont décidé d’utiliser ce pull-over dans les années 1950. Alors baptisé “Jingle Bells Sweater”, il possédait d’ores et déjà les mêmes critères : gros motifs, couleurs criardes et laine épaisse. Ce n’est que dans les années 1980 qu’il fait son apparition sur le petit écran. Souvenez-vous du pull de Carlton dans Le Prince de Bel-Air, des fameux chandails des frères Weasley tricotés par leur mère dans Harry Potter ou encore lorsque Bridget Jones – sorti en 2001 – rencontre le-futur-homme-de-sa-vie-après-mille-complications, Marc Darcy, vêtu d’un “magnifique” pull à tête de renne. 

Championnat du monde à Albi  

Si certains sont persuadés que l’héroïne célibattante est à l’origine du pull moche de Noël, deux étudiants de Vancouver au Canada, Chris Boyd et Jordan Birch, ne sont pas de cet avis. Le duo affirme être les précurseurs de cette tradition, après avoir organisé la même année, une “ugly christmas sweater party” – une fête de pull moche de Noël, en français – afin de récolter des fonds pour un ami atteint d’un cancer. Qui a raison, qui a tort, nul ne le sait. Même s’il faut reconnaître que la deuxième initiative est bien plus louable. Toujours est-il que depuis le début du troisième millénaire, le pull moche de Noël fait un véritable carton. Un site spécialisé – tout bonnement appelé “lepullmoche.shop” – s’est même lancé, proposant diverses déclinaisons inspirées de groupes de musique, de bandes dessinées ou encore de films. Tandis qu’à Albi, on accueille pour la septième fois, le 2 décembre prochain, le championnat du monde de pull moche de Noël. Le concept : cent pulls moches, trois champions. 

Ryan Reynolds en paquet cadeau

Du côté des célébrités, difficile d’oublier la blague dont a été victime Ryan Reynolds :  en 2018, croyant à une soirée pull de Noël, ce dernier se pointe vêtu d’un pull paquet cadeau. En rejoignant ses deux compères, l’acteur déchante vite, découvrant que Hugh Jackman et Jake Gyllenhaal l’ont en réalité piégé. En attestent la photo et le commentaire postés par l’acteur canadien sur ses réseaux sociaux : “Ces ‘enfoirés’ m’avaient dit que c’était une soirée pull de Noël.” 

 

 

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Moins drôle : pour beaucoup, cette tradition est une vraie catastrophe pour l’environnement. Au-delà de leur composition majoritairement constituée d’acrylique – et donc de plastique -, une association britannique Hubbub notait en 2019, que sur les 65 millions de tricots de Noël d’outre-Manche, près de la moitié n’était portée qu’une fois dans l’année. Après quoi, ils retournent au placard, voire finissent aux ordures. Mais pour Brian Howard, co-auteur du livre “Rock your ugly christmas sweater”, le pull de Noël a encore de belles années devant lui. La raison en trois points : difficile de passer une sale journée lorsqu’on enfile ce vêtement symbolisant les fêtes de fin d’année – elles-mêmes signes de réconfort et de retrouvailles familiales. De plus, ce pull est pétri de nostalgie, renvoyant à l’enfance. Et enfin, traquer le chandail le plus hideux qui soit, appelle à la ténacité. Et à la créativité. 

Par Ana Boyrie