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La <i>science</i> tente de percer les mystères de <i>l’amnésie infantile</i> - Doolittle
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La science tente de percer les mystères de l’amnésie infantile

Vous avez beau vous creuser les méninges : se souvenir de sa vie avant l’âge de 3 ans, c’est mission impossible. On ne parle même pas des neuf mois passés dans le ventre de sa mère… Une amnésie à laquelle la communauté scientifique s’intéresse.

On appelle ce phénomène “amnésie infantile”. Longtemps, la science a cru qu’elle venait du fait qu’avant cet âge, l’hippocampe – une région du cerveau qui conserve les souvenirs – n’était pas encore complètement développée. En mars dernier, des chercheurs de l’Université de Columbia et de l’Université de Yale ont partagé une toute nouvelle interprétation, dont les détails ont été publiés dans la revue Science. Pour étudier cette amnésie, l’équipe de recherche a analysé l’activité de l’hippocampe d’enfants de 4 à 2 ans, via une méthode d’imagerie cérébrale. Les chercheurs montraient aux bébés de nouveaux visages, de nouveaux objets ou de nouvelles scènes, et leur présentaient ensuite de nouvelles images à côté de celles montrées précédemment. L’objectif ? Savoir si les nourrissons parviennent à coder (ou former) des souvenirs individuels. 

Des souvenirs dès l’âge d’un an, mais inaccessibles  

“Lorsque les bébés ont déjà vu quelque chose une seule fois, on s’attend à ce qu’ils le regardent davantage lorsqu’ils le revoient, déclare Nicholas Turk-Browne, auteur principal de l’étude, dans un article sur Yale News. Ainsi, dans cette tâche, si un nourrisson fixe davantage l’image vue précédemment que la nouvelle image à côté, cela peut être interprété comme une reconnaissance de cette image.” Après avoir déchiffré les résultats, les chercheurs ont découvert que l’hippocampe des enfants pouvait en réalité former des souvenirs individuels dès l’âge d’un an. Comment se fait-il qu’ils nous échappent en grandissant ? Nicholas Turke-Browne émet deux hypothèses : soit “les souvenirs ne [sont] pas convertis en stockage à long terme et ne durent pas assez longtemps”, soit “les souvenirs sont encore présents longtemps après leur encodage” et “nous ne pouvons tout simplement pas y accéder”. Morale de l’histoire : l’amnésie infantile vient donc plutôt d’un problème de récupération que de fabrication. Fascinant, non?

Visuel libre de droits Pexels de cottonbro

Par Ana Boyrie