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Tour du <i>monde</i> des pratiques <i>scolaires</i> singulières - Doolittle
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Tour du monde des pratiques scolaires singulières

Le réveil sonne, puis la cloche… C’est officiel : c’est la rentrée des classes. Histoire de chasser le blues du retour à l’école –ça marche aussi pour la reprise du boulot– voici quelques pratiques scolaires quelque peu originales…

1. En Islande, les filles sont fortes et les garçons affectueux 

Connaissez-vous le modèle “Hjalli” ? Une école d’un nouveau genre qui fait fureur sur La Terre de Feu et de Glace. La raison : les enfants y apprennent à dépasser les comportements traditionnels attribués selon leur genre. Résultat : pour les filles, c’est gym tonique tous les matins. À la récré, elles marchent pieds nus dans la neige, tout en criant à gorge déployée : “je suis forte”. Le but ? Les endurcir et leur apprendre le courage. Pour les garçons, c’est tout l’inverse : les matins sont calmes et on y apprend l’affection – sessions “câlins”, quoi. Et une fois rassemblés, place à la méditation. En Islande, un enfant sur 10 est scolarisé dans ces maternelles privées. N’oublions pas non plus que de l’école primaire au lycée, les élèves doivent suivre –en plus des contenus classiques comme les langues, les mathématiques ou encore les sciences– des enseignements pratiques, manuels et créatifs obligatoires comme la menuiserie, la couture ou la cuisine. 

2. Au Japon, c’est du propre !

Au pays du soleil levant, on ne rigole pas avec la saleté ! La culture de la propreté s’apprend dès le plus jeune âge. C’est ainsi que l’on peut voir les petits Japonais faire briller les pupitres de leur salle de classe, balayer leur cours de récréation ou encore astiquer les toilettes de l’établissement. “De l’école primaire au lycée, le temps de nettoyage fait partie du programme quotidien des élèves”, indique Maiko Awane, directrice adjointe du bureau de Tokyo de la préfecture d’Hiroshima, citée par la BBC. Au sein d’un article publié dans l’hebdomadaire Marianne, le chercheur Christian Galan (Institut français de recherche sur l’Asie de l’Est) confirme que “la mission de l’école japonaise n’a jamais été que de transmettre”. “Dans les directives, elle est définie comme un lieu de socialisation, de rencontre et d’apprentissage du vivre-ensemble.”

3. En Afrique du sud, on rappe les maths

Kurt Minnaar est un enseignant pas comme les autres. À Cape Town, ce professeur est une véritable star. Non pas pour ses longues dreadlocks et son style funky, mais pour sa façon d’aborder les mathématiques. En classe, il enflamme le dance floor, encourage ses élèves à réaliser des chorégraphies et enseigne les tables de multiplication au flow hip-hop. De quoi inspirer Antoine Carrier, professeur à Blanquefort, en Gironde –plus connu sous le nom d’A’rieka sur scène– qui propose aux plus jeunes de réviser en suivant sa méthode, le “rapémathique” ? Peut-être. Sur les réseaux sociaux, les vidéos d’Antoine cartonnent et sont massivement relayées. “Certains [élèves] me disent : “c’est grâce à vous que j’ai réussi mon contrôle, j’ai eu 18/20”, confiait-il non sans fierté à France 3 Régions, en juin dernier. J’en ai eu des milliers des commentaires comme ça, donc tant que ça marche pour certains, je continuerai.”  En même temps, bouger + chanter = mémoriser. C’est mathématique.

4. En Italie, on prépare à l’opéra 

Grâce au programme “Operaeducation”, plus de 500 classes chaque année étudient sur l’année une œuvre lyrique. Comment ça marche exactement ? Un parcours est offert aux enseignants afin d’animer des ateliers. Puis, lors des représentations, les petits Italiens sont amenés à participer au spectacle. Autrement dit, à chanter, à bouger ou à accompagner l’orchestre à l’aide d’objets réalisés en classe. Ce projet existe depuis 1996, année durant laquelle Barbara Minghetti et Carlo Delfrati s’imaginent des théâtres remplis de centaines d’enfants. “Entreprise titanesque, mais évidemment pas impossible, peut-on lire sur le site. Aujourd’hui, nous n’avons même plus besoin de chiffres pour le prouver.” Si chaque année, le programme artistique change, l’objectif reste le même : “faire des jeunes d’aujourd’hui les publics de demain”. Attention : “pas seulement des spectateurs de théâtre, mais des citoyens culturels dotés d’un esprit critique et curieux de tout”.

5. Au Danemark, on enseigne l’empathie 

L’objectif ? Lutter contre le harcèlement scolaire. Comment ? En apprenant aux élèves dès le plus jeune âge, à être de bons camarades capables d’écouter les autres et de comprendre leurs sentiments. Comme le rapportait Franceinfo en 2023, ces cours d’empathie donnés dès l’école primaire –et ce, depuis vingt ans– consistent par exemple à faire des dessins sur le dos de son voisin afin d’apprendre à avoir des contacts chaleureux, à prêter son doudou –chose loin d’être facile– ou encore, à faire des câlins pour consoler l’un de ses camarades… Est-ce grâce à ça que les Danois sont les citoyens les plus heureux de l’Union européenne ? Rien ne l’indique. Mais ça ne peut pas faire de mal. C’est pourquoi ce type d’apprentissage pourrait bien se développer en France. En région parisienne, on commence déjà à voir émerger ces petits ateliers.

Par Ana Boyrie