Tétine, poussette, biberon : jusqu’à quel âge ?

La tétine, le cauchemar des dentistes ?

Solidement accrochée au milieu du visage, on ne peut pas la louper ! La tétine sauve bien des parents exténués dans les premiers mois de vie d’un bébé. Mais cet objet magique, qui apaise le besoin de succion, peut commencer à prendre trop de place quand l’enfant se met à parler. La tétine peut alors faire obstacle à la compréhension de ce qu’il dit. Tétine, ou pouce d’ailleurs, au niveau médical, l’enjeu est de supprimer la béance dentaire qu’ils provoquent, en en sevrant l’enfant avant que les dents définitives ne commencent à pousser, autour de 5-6 ans. Mais pour le Dr Jona Andersen, dentiste à Paris, l’idéal est même de sevrer avant 3 ans : « 7 enfants sur 10 présentent déjà des troubles de croissance bucco-dentaire à 3 ans ».

La poussette, un encombrant carrosse

Moyen de locomotion presque inévitable lorsque le bébé ne marche pas encore, puis quand il ne fait que vaciller sur ses petites jambes, la poussette peut devenir une tare au bout de quelques années. Encore aujourd’hui, malheureusement, les jugements peuvent fuser : l’enfant serait feignant, ses parents l’infantiliseraient etc. Oui, mais les parents s’en défendent souvent : la poussette reste bien pratique pour les longues sorties, ou pour les enfants qui n’aiment pas marcher. L’utiliser, c’est s’éviter de devoir tirer par le bras un enfant s’époumonnant sur le trottoir. Les poussettes canne, à l’aspect moins bébé, permettent de prolonger un peu la durée d’utilisation du carrosse de nos enfants. Mais parfois, c’est le poids maximum supporté qui met un frein à l’usage de la poussette, souvent autour de 15 à 20 kilos, un poids en moyenne atteint entre 3 et 6 ans. L’Association Santé Environnement France recommande, elle, de limiter l’usage de la poussette à partir de 3 ans, pour éviter la passivité de l’enfant, qui serait un frein à son développement moteur. Mais cela permettrait aussi de limiter leur exposition directe aux pollutions automobiles. Les moyens de portage sont également concernés par cette date de péremption, sauf éventuellement les porte-bébés de randonnée qui peuvent être utiles voire nécessaires un peu plus longtemps.

Le biberon, du câlin en bouteille

Simple contenant pour certains, symbole de la toute petite enfance pour d’autres, le biberon est un objet que certains enfants ont bien du mal à abandonner. On considère souvent qu’en-dessous de 3 ans, il est tout à fait normal pour un enfant de boire son lait au biberon. Il n’est, cependant, pas rare que des enfants continuent à en boire encore après 3 ans. Puisque le biberon est pris dans l’intimité du foyer, il y a généralement moins de pression et d’urgence à arrêter, que pour la tétine ou la poussette. Sauf que, pour les dentistes, il pose le même problème que les tétines : une béance dentaire. De plus, quand il est pris le soir après le brossage des dents, il majore le risque de caries précoces, à cause de ce que l’on appelle le « syndrome du biberon ». Pour le Dr Jona Andersen, « sevrer totalement votre bébé du biberon ou du sein dès l’âge de 12-15 mois garantira à votre enfant une meilleure hygiène bucco-dentaire. » Un conseil pas forcément évident à appliquer, c’est certain !

3 ans, l’âge charnière

Lorsque l’enfant atteint 3 ans, on attend beaucoup de lui : l’arrêt des couches, l’entrée à l’école, le passage du bambin à l’enfant. Il s’agit presque d’un rite de passage dans la vie d’un enfant ! Mais, outre les recommandations médicales, c’est aussi l’âge que donnent la plupart des gens quand on leur demande quand la tétine, le biberon ou la poussette deviennent de trop. Pendant les années de maternelle, si cela n’a pas déjà été fait, la société attend des enfants qu’ils se sèvrent de tous ces objets. En Petite Section, à 3 ans, passe encore d’amener son enfant en poussette, tétine au bec, nombreux sont dans ce cas. En Moyenne Section, à 4 ans, cela devient plus délicat. Et en Grande Section, à 5 ans, ces objets sont désormais persona non grata !

Attention cependant : fixer des âges limites, c’est aussi presser les enfants, et pressuriser des parents déjà noyés par une multitude d’injonctions. Et avant de nous adonner à des jugements hâtifs, gardons aussi à l’esprit que certains enfants peuvent avoir des handicaps invisibles, qui peuvent expliquer un usage prolongé de la poussette par exemple. Si arrêter la tétine ou la poussette est compliqué, cela peut se faire par étapes, en commençant par limiter leur usage à des situations spécifiques : siestes et nuits pour la tétine, longues balades pour la poussette. N’oublions pas que chaque enfant est différent et avance à son rythme !