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Rencontre avec <i>Valentine Cinier</i>, la fondatrice des éditions <i>Papier</i> - Doolittle
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Rencontre avec Valentine Cinier, la fondatrice des éditions Papier

Il y a deux ans, Valentine Cinier a lancé Papier, sa maison d’édition spécialisée dans le voyage, l’art et la gastronomie. Un projet né pendant le confinement avec une envie première : rendre hommage au Pays basque (où elle s’est fraîchement installée) et célébrer ses talents locaux. Depuis, cette journaliste amoureuse du beau et du bon explore nos contrées (la Bretagne, le Provence) à la découverte de projets porteurs de sens et véritables “bons plans”. Elle explique ses critères de sélection, la force de la micro-édition à notre époque, mais aussi la façon dont elle a trouvé son équilibre en quittant Paris pour Biarritz. Bonus : pour Doolittle, Valentine partage une sélection de ses adresses perso préférées tirées des guides Papier !

©Thomas Aulagner - Doolittle

©Thomas Aulagner

D’où t’es venue l’idée des éditions Papier ? As-tu toujours eu l’envie de monter ta propre structure ?

 Le tout premier guide PAPIER était vraiment une déclaration d’amour à ma région d’adoption, le Pays basque. C’était le meilleur moyen, selon moi, de compiler mes adresses préférées et les rencontres qui m’ont le plus touchée dans un guide de voyage différent. J’aurais aimé avoir ce guide entre les mains, donner vie à un projet qui n’existe pas encore est souvent un bon point de départ ! Je ne pensais jamais que cette idée qui me trottait en tête donnerait lieu à la création d’une maison d’édition et à autant de guides par la suite.

Quel est ton plus gros challenge en tant que cheffe d’entreprise ?

Maintenir un équilibre entre ma vie pro et perso et toujours respecter mes convictions tout en développant les éditions. J’ai toujours pensé et construit mon projet avec le plus de respect et d’humilité possible. J’ai fait le choix d’embaucher une personne en CDI qui m’accompagne depuis le début dans toutes les décisions et les projets de la maison d’édition. Aucune des personnes ou des adresses présentes dans le guide ne payent pour y être référencées mais sont sélectionnées pour la sincérité de leur démarche et la pérennité de leur projet. J’imprime mes guides en France sur du papier issu de forêts éco-gérées et tout est piloté depuis le Pays basque où les éditions sont installées. J’espère que notre engagement participe à la réaffirmation de la noblesse du papier. Témoin de la folie du flux digital et des magazines jetables, j’espère ancrer mon projet dans la durée, qu’il soit acteur d’une réelle temporalité du PAPIER.

Rencontre avec <i>Valentine Cinier</i>, la fondatrice des éditions <i>Papier</i> - Doolittle

Quelle est la force de la micro-édition pour toi ?

La micro-édition est allégée de tous les processus poussiéreux du monde de l’édition classique. L’idée, c’est d’éditer peu de publications par an mais qu’elles soient pertinentes, bien pensées et intelligemment construites. Acheter un guide PAPIER, c’est être assuré d’y trouver mieux que ce que l’on cherche, être surpris par la sélection confidentielle, découvrir un contenu pertinent et pointu sans jamais être déconnecté de la réalité. À l’inverse d’un magazine où plusieurs types de sujets sont rassemblés ce qui ne permet pas de rentrer en profondeur et d’un guide de voyage classique où il y a de tout, un guide PAPIER compile l’essentiel d’un séjour ou d’une vie inspirée dans une région de France. Des lieux planqués, des producteurs que l’on peut visiter pour la plupart, des artisans aux créations uniques. Notre fonctionnement repose uniquement sur le lien de confiance entre l’éditeur et le lecteur.

Comment choisis-tu les destinations que tu explores dans les guides ?

J’avoue que j’utilise pas mal mon flair. Je suis constamment à l’écoute des envies de voyage de mon entourage, des lecteurs de PAPIER, je lis aussi beaucoup, je surveille les ouvertures de nouveaux établissements en région et je me déplace beaucoup en repérage. Je mets pas mal d’adresses de côté et quand je sens qu’il y a suffisamment de matière pour faire un guide, je me lance ! Pour la sélection d’adresses, nous dressons une carte de repérage pour catégoriser les typologies d’adresses et leur localisation dans la région.

Qu’est-ce que tu aimes le plus dans ton métier aujourd’hui ?

Honnêtement et de loin, la rencontre avec les acteurs du guide. Les reportages restent toujours gravés. Les personnes rencontrées comprennent la sincérité de notre démarche et le courage qu’il faut pour faire aboutir ce type de publication.

Rencontre avec <i>Valentine Cinier</i>, la fondatrice des éditions <i>Papier</i> - Doolittle
Rencontre avec <i>Valentine Cinier</i>, la fondatrice des éditions <i>Papier</i> - Doolittle

Qu’est-ce qui t’a décidée à déménager à Biarritz ? Est-ce que ce nouveau cadre de vie t’inspire encore plus au quotidien ?

 Je dis souvent que je suis partie pour trouver plus de calme, d’espace et de lumière. C’est vraiment le cas je crois. Chaque jour, je me sens reconnaissante de pouvoir vivre près de l’océan, dans un appartement lumineux me permettant de recevoir mes amis, de travailler à mon rythme (même si je travaille beaucoup). Quitter Paris m’a aussi vraiment permis de me reconnecter à la nature, à la terre, au vivant. Les saisons sont plus marquées à Biarritz et c’est très agréable. L’hiver peut réserver des semaines entières de pluie et j’aime ça. L’été, la ville est saturée de touristes en tous genres mais c’est aussi le jeu de vivre dans une station balnéaire.

Ton meilleur conseil pour trouver son équilibre ?

Continuer perpétuellement à le chercher et s’autoriser à s’écouter.

Tes 3 dernières découvertes à nous partager ?

Trois, c’est bien trop peu ! Mais je dirais Première Édition, un restaurant à Avignon qui a ouvert en début d’été que je n’ai donc pas pu mettre dans le guide PAPIER Provence. L’adorable corner coffee de Dreamin Man dans le magasin Broken Arm à Paris et enfin Inari, le tout premier restaurant de la cheffe Céline Pham à Arles. Un vrai coup de cœur.

Si tu devais choisir 1 adresse IMMANQUABLE dans chaque guide  ?

– Le Collatéral à Arles dans le guide PAPIER Provence, un lieu magique et inclassable.
– Le Petit Hôtel du Grand Large près de Quiberon dans le guide PAPIER Bretagne.
– Et le restaurant Sillon à Biarritz dans le guide PAPIER Pays basque.

Quels sont tes projets de développement ? Que peut-on te souhaiter pour la suite ?

On a des tonnes de projets ! Chaque année, un guide PAPIER va venir compléter la collection. Nous devrions sortir un joli coffret pour Noël permettant d’offrir les trois guides PAPIER. Nous réfléchissons aussi à une proposition de voyage à l’étranger offrant une alternative à l’avion. Nous réalisons également des projets d’édition pour des marques ou des établissements (hôtels ou restaurants), quelques projets sont dans les cartons. J’espère que les éditions vont continuer à régaler et faire voyager nos lecteurs. Nous le ferons toujours avec autant d’amour et de plaisir.

 

Rencontre avec <i>Valentine Cinier</i>, la fondatrice des éditions <i>Papier</i> - Doolittle

 

Par Margaux Steinmyller