Menu Fermer
S'abonner
Pourquoi <i>« Il était une fois… la Vie »</i> est un programme <i>culte</i> - Doolittle
  • Culture
  • Lifestyle

Pourquoi « Il était une fois… la Vie » est un programme culte

Rares sont les séries à pouvoir se vanter d’avoir suscité des vocations scientifiques.  Diffusée sur FR3 à la fin des années 80, Il était une fois… la Vie a donné la furieuse envie à certains d’aller tripatouiller dans les entrailles du corps humain. Si vous ignoriez tout de la surface des vaisseaux sanguins ou si vous oubliez de vous brosser les dents après les repas, alors peut-être faut-il vous rappeler pourquoi Il était une fois…la Vie est un programme culte, et pourquoi ce ne serait pas une mauvaise idée de le proposer aux enfants d’aujourd’hui .

1/ Parce qu’il a révolutionné l’usage de la télévision

Au début des années 70, le producteur Albert Barillé rêve de transformer la télévision en « nounou électronique ». Divertir, oui, mais pas abrutir. Bourreau de travail, Barillé potasse pendant six ans ses bouquins d’Histoire et de sciences (sans prendre de vacances, paraît-il). Ainsi naît Il était une fois… l’Homme, pilote d’une longue série déclinée à l’échelle du monde, de l’espace et du cycle de la vie. Surtout, Albert Barillé réussit le pari fou d’introduire la télévision dans les salles de classe. Son cartoon encyclopédique diffusé dans 120 pays anticipe de vingt ans les expéditions savantes de Fred et Jamy dans C’est pas sorcier. Et ça fait plaisir aux parents !

2/ Parce que c’est un dessin animé made in France

Pour donner vie au célèbre Maestro, le savant barbu mais pas rasoir, et sa famille de globules, Albert Barillé s’en remet aux doigts de fées d’un jeune dessinateur à peine sorti de l’école, Jean Barbaud. Féru de culture graphique, l’artiste d’origine ligérienne croque une galerie de personnages qui ne le quitteront plus pendant 40 ans. Si l’essentiel de la production se concentre à Tour, une partie de l’animation échoit aux Japonais de Tatsunoko Production, studio derrière le succès de La Bataille des planètes sur TF1 à la fin des années 70. Entre Tintin et le manga, la série Il était une fois… est peut-être le meilleur produit d’appel pour inciter à consommer local.

3/ Parce qu’on passe de l’infiniment grand à l’infiniment petit (et inversement)

Du cœur au cerveau en passant par les cellules, les gènes et les enzymes, Il était une foisla Vie explore la vie secrète du corps humain. La série s’appuie à cet effet sur une expertise scientifique rigoureuse (on sait qu’Albert Barillé faisait relire le scénario de chaque épisode au directeur du CNRS) pour expliquer des mécanismes biologiques complexes aux bambins hauts comme trois pommes. Micro et macro se télescopent d’un coup de crayon, donnant la sensation galvanisante d’embarquer pour un tour de grand huit à vous donner des migraines. Attention aux secousses !

4/ Parce que sa BO est body positive

« La vie, la vie, la vie, la vie… » Impossible de se sortir de la tête le générique de Michel Legrand, compositeur multi-oscarisé des BO des films de Jacques Demy, du jingle de RTL… Et du générique de Faites entrer l’accusé. « La belle vie comme une fête foraine, pas de temps pour l’ennui », s’égosille Sandra Kim, plus jeune lauréate de l’Eurovision à l’âge de 13 ans en 1986. Alain Barillé n’a pas choisi son interprète au hasard : la chanteuse belge a remporté le célèbre télé-crochet grâce à une chanson intitulée… J’aime la vie ! Avec ses titres très organiques (Le Cœur, Près du tympan), la BO d’Il était une fois… La Vie ferait presque office de check-up médical complet !

5/ Parce qu’on y entend des légendes du doublage

Reconnaissable entre toutes, la voix du Maestro n’est autre que celle du pape du doublage à la française : Roger Carel. Astérix ? C’est lui. Mickey ? aussi. Winnie l’ourson ? Dans le mille ! Travailler avec Roger Carel dans les années 70-80, c’était non seulement être adoubé par un grand du dessin animé, mais aussi la garantie de s’attirer la sympathie du (jeune) public. Les téléspectateurs avertis reconnaîtront enfin la voix féminine de South Park en écoutant Psi et Pierrette. Il s’agit de Marie-Laure Beneston, une autre légende du doublage qu’on peut entendre également dans Twin Peaks, Forrest Gump et les Animaniacs. La classe !

  • Illustrations : Pinterest
Par Boris Szames