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On a parlé avec l’ambulancier qui chante Le Roi Lion
Dans la vie, Mike Ayden est ambulancier et chanteur. Sur TikTok, il a fait le buzz. Le 30 avril, il publiait une vidéo dans laquelle il chante le générique du Roi Lion à une petite fille stressée qu’il prend en charge. Mike, qui chante depuis longtemps en réalité, compte maintenant utiliser ce succès aux plus de quatre millions de vues pour décrocher de nouvelles opportunités.
Qu’est-ce qui a changé pour vous depuis un mois ?
Forcément, ma vie change un petit peu ces derniers temps. J’enchaîne les interviews. Des dates se sont mises en place donc je vais enfin pouvoir faire des concerts. J’en faisais déjà un petit peu avant mais là ça se concrétise beaucoup plus. J’ai été approché par plusieurs programmes télévisés. Ce sont eux qui sont venus vers moi, ce qui n’est déjà pas mal. Je ne vais encore en parler parce que rien n’est sûr. Mais en tout cas, je vais être auditionné dans le courant du mois de juin et du mois de juillet. J’ai aussi été approché par des labels. Mais encore une fois, step by step, on y va doucement. Tout l’été, je vais me produire sur scène, à droite, à gauche, pour aller à la rencontre du public. Je pense qu’à la rentrée, les choses vont se concrétiser. Très clairement, je compte bien utiliser ce buzz pour montrer ce que je sais faire et essayer de développer ma carrière.
C’est votre premier buzz ?
J’avais déjà fait une première vidéo où je chantais en nettoyant une ambulance. Cette vidéo avait déjà fait un bon buzz mais on était à un million de vues et quelques [2,1 millions de vues le 2 juin, ndlr]. Là, il y a eu un gros buzz avec la petite fille, ça a explosé [4,7 millions de vues le 2 juin, ndlr]. Je n’avais pas TikTok au départ. C’est Dylan, la personne qui filme, qui m’a dit : « Écoute, Mike, tu as un super talent, tu chantes, tu as un beau métier, je suis sûr que ça peut matcher, fais un TikTok. » Et à ce moment-là, je lui dis « Bah oui je veux bien mais moi, je n’y comprends rien à TikTok. » Aujourd’hui, j’ai 37 ans. J’avoue que TikTok, c’est plus pour les nouvelles générations. Et donc il m’a dit « Je sais faire, je m’en charge. » On a posté une seule vidéo et boum, ça a été le buzz.
Vous avez reçu des messages de remerciement sur les réseaux sociaux ?
Je suis vraiment bluffé. Les réseaux sociaux peuvent être très dangereux. Les personnes qui s’exposent peuvent recevoir des critiques très dures. Pour moi, pas du tout. À 99,9%, c’est de la bienveillance. Les followers en redemandent. Je suis même sous pression parce que je me dis qu’il faut que je fasse des vidéos continuellement. Ça va se faire mais il faut que je jongle entre mon métier – qui est déjà très prenant – et la musique.
Un message en particulier vous a touché ?
C’était au tout début. Une dame me demandait de chanter You Raise Me Up de Josh Groban. Je crois que c’était parce qu’elle avait perdu son mari et que ça lui aurait fait du bien si je pouvais la chanter. Deux jours après, j’ai enregistré cette chanson et je lui ai dédiée. Bon après c’est sûr que je ne peux pas répondre à toutes les demandes, je ne suis pas un jukebox [rires]. Mais je lis les commentaires. Et là, il y a une maman qui me demande une chanson de Soprano pour sa petite fille. Je vais la faire.
Vous cumulez le métier d’ambulancier avec votre passion pour la chanson…
Je ne peux pas encore vivre de la chanson. Nous, les petits artistes, on galère un peu. J’ai sorti mes titres, je travaille avec toute une équipe mais je me suis autofinancé. J’ai mis tout l’argent que j’avais dans ces titres. J’en suis fier parce que si je n’avais pas fait ça, je n’en serais peut-être pas là aujourd’hui. Mais il me faut bien un métier et c’est encore mieux s’il me passionne. C’est le cas aujourd’hui. Franchement, j’ai deux passions : les ambulances et la chanson. À terme, j’aimerais beaucoup me consacrer entièrement à la chanson. Le métier d’ambulancier me plaît mais mon cœur bat depuis tout petit pour la musique. J’ai une base de classique. J’ai été formé quinze ans au conservatoire de Strasbourg, en flûte traversière et au piano. Je crois que j’ai commencé à mettre mes mains sur un piano à l’âge de quatre ans.
Comment vous faites pour calmer les enfants que vous transportez et qui ont peur ?
Les enfants sont souvent terrorisés. L’ambulance, c’est impressionnant, quand on met les pin-pon, ça fait du bruit… Ça peut être super anxiogène. Il faut communiquer, les divertir. On est dans un métier où on est confrontés à la douleur, au stress, à l’angoisse. Si on ne communique pas avec les patients, ça ne va pas aller. Moi, en plus de la communication, je rajoute la chanson. Pourquoi j’ai chanté Le Roi Lion avec la petite fille ? Parce qu’elle avait un personnage Disney sur son t-shirt. Je crois que c’était la petite sirène. Elle pleurait. Je lui ai dit « Oh mais tu aimes bien la petite sirène ? Mais tu sais que moi j’adore les Disney ? » et voilà, je lui ai proposé de chanter et ça a calmé son stress.
Les gens vous demandent des titres désormais ?
Je vous avoue que je suis un peu pris en otage avec Le Roi Lion, maintenant [rires]. Les jeunes et les moins jeunes ont vraiment adoré. Le 1er juin après-midi, je suis allé en studio pour enregistrer Le Roi Lion. J’ai prévenu mes abonnés, je vais leur faire gagner un CD dédicacé de la version officielle du Roi Lion. Je travaillais déjà avec toute une équipe de production. Ma manager Christel Kern m’a dit « Il faut que tu enregistres tout de suite ! » Bien évidemment, je ne vais pas gagner d’argent dessus parce que ce n’est pas ma chanson. C’est juste pour faire plaisir aux abonnés, pour offrir un petit cadeau à ceux qui ont aimé ce que j’ai fait.
Après ce passage en studio, vous avez programmé des concerts ?
Il y a des concerts qui se mettent en place. Le souci, c’est que tous les festivals ont déjà été bookés depuis un long moment. Ils sont très contents de pouvoir me greffer parce que c’est l’actualité aussi. C’est grâce à ma manager que je peux me greffer. D’ailleurs le 2 juin, je fais ma toute première scène après ce buzz, à la foire d’exposition de Nancy. Après, je vais faire la fête de la musique à Strasbourg. Après, je ferai la première partie des artistes qui vont venir à un festival de vins en Alsace. À la base, j’étais un peu connu dans la région mais sans plus. Après, j’aimerais pouvoir m’exporter partout en France. Là, c’est vraiment la surprise. Le 2 juin, je vais voir ce qu’il en est. Je ne me suis pas encore présenté après tout ce buzz. Je ne sais pas ce qui m’attend. On va voir qui va venir. J’ai l’impression que mes abonnés, ce sont vraiment des mamans, des familles, des enfants. L’ambulancier qui chante pour une petite fille, forcément c’est très familial.