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Guide de <i>survie</i> : chez le <i>docteur</i> - Doolittle
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Guide de survie : chez le docteur

L’enfant est malade. Vous avez tenté de repousser l’échéance, mais les batailles de sérum physio n’étant plus suffisantes, vous n’avez d’autre choix que d’emmener votre petit bout chez le médecin. Voici quelques conseils pour faire passer la pilule.

Comment obtenir un rendez-vous ?

Entre les médecins qui ne prennent pas de nouveaux patients, ceux qui sont à 45 minutes de chez vous et les autres qui conseillent d’appeler le 15 – « Je veux bien, mais il a juste les yeux rouges et le nez qui coule… » – on n’a pas d’autre expression pour décrire la situation désastreuse de tous les parents sans médecin traitant : c’est-la-guerre. Pas de recette miracle malheureusement, si ce n’est de prendre son mal en patience et d’espérer que l’univers aura pitié de vous avant d’avoir atteint la vingtaine d’appels. Essayez toujours ceci : prenez votre voix la plus désespérée au téléphone, et passez votre coup de fil pendant une crise de pleurs de l’enfant. Qui sait, ça peut marcher…

Le plan B : On vous voit venir, refermez tout de suite cette page Doctissimo.

Comment faire patienter l’enfant en salle d’attente ?

Certains cabinets laissent des jeux pour occuper les tout-petits… oubliez simplement que des centaines de mains pleines de microbes les ont déjà manipulés, le mal est déjà fait de toute façon. S’il y a des magazines, regarder les pubs de voiture est une activité qui fonctionne aussi – « Maman, pourquoi le monsieur est assis sur un cheval à côté de la voiture ? – Parce que la masculinité fait vendre, chéri.e. » Sinon, profitez-en pour expliquer comment la consultation va se dérouler : quelles parties du corps le/la docteur.e va regarder, avec quels outils et pour quelle raison. Evidemment, ça ne fait pas mal (sauf pour le vaccin qui pique, inutile de mentir), mais parfois, ça peut chatouiller ou faire un peu froid.

Le plan B : « Tu veux que je demande au monsieur là-bas de venir te tousser dessus ? Non ? Alors tiens-toi tranquille. »

Comment éviter que la consultation tourne au drame ?

Vous l’aviez préparé, ce moment, vous aviez fait semblant d’écouter son cœur avec un stéthoscope en plastique, lu dix fois d’affilée T’choupi est malade et P’tit Loup va chez le docteur, mais malgré tous vos efforts, il a suffi d’installer l’enfant sur la table d’examen pour déclencher une crise. Est-il nécessaire de préciser qu’il faut le rassurer ? Tentez de faire diversion en décrivant la déco de la pièce, dites-lui combien il est courageux, que c’est bientôt fini, et terminez par un gros câlin quand le médecin a tout vérifié. Rassurez-vous, personne n’en sort traumatisé, pas même le/la pédiatre, qui a l’habitude de passer pour un.e tortionnaire.

Le plan B : Lisez plutôt Frankenstein la prochaine fois, ça le fera relativiser un peu.

Et après ?

Ouf, séance de cris terminée, on peut profiter d’un pain au chocolat consolateur. Puis vient l’heure de prendre les médicaments. Encore une fois, anticipez. Inutile de rabâcher toutes les cinq minutes à l’enfant qu’il a un sirop à prendre, mais évitez de le surprendre en annonçant subitement que c’est le moment de gober un truc au goût dégueulasse là-tout-de-suite-maintenant. Pour une question de sécurité, abstenez-vous de comparer le médicament à un bonbon. On lui a plutôt prescrit du collyre ? Vous n’avez plus qu’à le poursuivre dans le salon, et à appuyer sur la gâchette au hasard en espérant que trois gouttes trouveront le chemin de son œil. Un peu de sport après les fêtes !

Le plan B : Pas de solution alternative, mais un warning : la prochaine malade sur la liste, c’est vous !

 

Par Amélia Dollah