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À quel âge les <i>enfants</i> peuvent-ils commencer à jouer aux <i>jeux vidéo ?</i> - Doolittle
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À quel âge les enfants peuvent-ils commencer à jouer aux jeux vidéo ?

Avec l’arrivée des fêtes de Noël se pose souvent la question du cadeau jeux vidéo pour les plus jeunes d’entre nous : pour ou contre ? Olivier Gérard, responsable du dispositif Pédagojeux, nous aide à y voir plus clair. Et comme souvent lorsqu’il s’agit d’éducation, il nous explique que le dialogue est au centre de tout.

Comment faut-il considérer le jeu vidéo vis-à-vis de nos enfants ?

Il faut le voir comme un loisir et comme tous les loisirs, la pratique du jeu vidéo n’échappe pas à la nécessité d’être encadrée. Il faut aussi garder en tête que ce médium ne peut pas être considéré comme un bloc homogène, qu’il est multifacette et qu’il existe donc une multitude de jeux différents comme il existe autant de manières de jouer que de joueurs. C’est pour cela qu’il est primordial de savoir adapter son discours en fonction des jeux auxquels jouent les enfants.

Au-delà de l’aspect ludique, le jeu vidéo peut-il participer au développement de l’enfant ?

Effectivement, on s’est rendu compte que le jeu vidéo mobilisait des ressources relevant du développement et de la motricité. Mais gardez bien en tête que ce n’est pas une finalité en soi, qu’il n’y a rien de magique, et que tout cela dépend de l’usage que l’on en fait. Voyez le jeu vidéo comme un outil à utiliser en complément du dialogue avec l’enfant.

À partir de quel âge peut-on commencer à initier l’enfant ?
Même s’il n’y pas vraiment de règle, disons qu’avant 2/3 ans ce n’est pas l’idéal, d’autant que le jeu vidéo peut se cumuler à d’autres pratiques d’écrans (télévision, smartphone, tablette) dont on sait qu’elles sont nuisibles au développement de l’enfant. Commencer vers 3/4 ans me semble raisonnable tout en accompagnant l’enfant dans une pratique vidéoludique raisonnée. Le jeu est obligatoire dans le développement de l’enfant et le jeu vidéo peut en faire partie mais il ne doit en aucun cas se substituer aux autres. Il faut savoir équilibrer.

Quelles sont les consoles à privilégier ?

Clairement, pour les jeunes, la Nintendo Switch reste la console la plus adaptée, ne serait-ce que par son catalogue centré sur les jeux familiaux. D’ailleurs on le voit lorsqu’on demande aux parents vers quelle console ils se tournent naturellement, 95% d’entre eux répondent la Switch.

Pourquoi ?

Pour le développement de l’enfant, il est indispensable de créer de l’interaction. Que cela soit l’un contre l’autre, l’un avec l’autre, tant qu’il y a un partage d’expérience, le jeu vidéo à plusieurs est l’outil parfait au même titre que le sont les jeux de société en famille. Les jeux de danse, de sport, feel good comme les Mario où l’on peut se prêter la manette, commenter l’action, rire et râler à plusieurs sont tout indiqués pour ça.

À quel âge les <i>enfants</i> peuvent-ils commencer à jouer aux <i>jeux vidéo ?</i> - Doolittle

Et les autres jeux ?

Il faut faire confiance à la signalétique PEGI. C’est un réflexe à prendre dans le cas où vous souhaitez offrir un jeu à votre enfant. Mais il ne faut pas se leurrer, malgré toute votre bonne volonté, il y a de fortes chances que la cour d’école passe outre vos barrières et que votre enfant soit exposé à des images issues de jeux violents ou du moins, loin d’être adaptées à un jeune public. C’est pour cela qu’il est important d’installer très tôt le dialogue avec l’enfant.

Les parents ont tendance à surprotéger leur enfant en occultant tout ce pan du jeu vidéo alors que la bonne solution se trouve toujours dans le dialogue. Si votre enfant est choqué, il doit se sentir libre de vous en parler ne serait-ce que pour lui montrer que vous intéressez à cet univers qu’il sentait positif et qui vient d’être entaché par la violence.

Faut-il instaurer une limite de temps de jeu ?

Dans le cadre du jeu vidéo, parler en terme de minutes ou d’heures n’est souvent pas très adapté. Il faudrait plus parler de sessions. Pour vous donner un exemple, c’est comme si vous autorisiez votre enfant à regarder un match, mais seulement les 15 premières minutes. Ça n’aurait aucun sens. Non, ce qu’il faut c’est délimiter le temps de jeu en tronçons. Par mission, par niveau, par match quand c’est un jeu de sport… Encore une fois, cela montrera que vous vous intéressez à ce qu’il fait et surtout, que vous comprenez ce à quoi il joue. 

Le jeu en ligne, l’addiction… comment aborder ces thématiques ?

Il faut les aborder très tôt tout simplement parce que la quasi-totalité des jeux possèdent aujourd’hui une composante online. C’est une thématique qui doit s’aborder en même temps que celle concernant les réseaux sociaux. Il ne faut vraiment pas attendre et très vite comparer les points de vue, toujours dans cette optique d’instaurer un dialogue constructif. Comme évoqué précédemment, ils seront tôt ou tard confrontés à des comportements haineux, des insultes, de la violence… Si le dialogue a été instauré en amont, votre enfant se sentira libre d’en parler et vous pourrez ainsi lui expliquer que non, ce n’est pas normal, que ça peut se contrôler et que cela relève de comportements toxiques à ne surtout pas reproduire. J’insiste sur le fait d’en parler très tôt. Il nous arrive de parler à des parents d’enfants en CM1/CM2 complètement démunis face à tout ça. Plus tôt les graines sont plantées, meilleures seront les pratiques plus tard.

Quelques chiffres :

64 % des parents jouent au moins occasionnellement avec leur enfant. 

72 % des Français considèrent le jeu comme un loisir pour toute la famille, et apprécient donc de partager des moments avec leurs proches devant ce média populaire. 

95 % des Français connaissent les systèmes de contrôle parental disponibles sur tous les supports de jeu, et que près d’1 parent sur 2 les utilise pour son enfant. 

65 % des parents et 54 % des enfants sont attentifs à la signalétique PEGI lors de l’acte d’achat. 

 

  • Sources : Médiamétrie pour Syndicat des éditeurs de logiciels de loisirs – 2022
Par Thomas Chatriot