Vive les cadeaux moches de la fête des Mères !

« Il y a plus de fleurs, pour ma mère, en mon cœur, que dans tous les vergers. Plus de merles rieurs, pour ma mère, en mon cœur, que dans le monde entier. Et bien plus de baisers, pour ma mère, en mon cœur, qu’on en pourrait donner. » Entourés de papillons, de cœurs et de fleurs, les vers de Maurice Carême ont trouvé leur place dans la cuisine d’Angélique, sur le set de table réalisé par sa fille Cassandre. Un cadeau offert il y a plusieurs années, que la maman a évidemment conservé : « Ça fait partie des souvenirs d’enfance, il y a un côté magique. J’ai tout gardé, autant les poèmes que les petites constructions. » Le résultat de semaines de préparation à l’école. Rien que ça.

Nos enfants ont du talent

Ces activités sont corrélées à des objectifs pédagogiques, l’idée étant de mettre l’enfant au contact des couleurs, des formes et des volumes, pour qu’il découvre différentes formes d’expression artistique. Ensuite, charge aux enseignants de définir la direction à prendre. « On ne fait plus les pâtes depuis longtemps », sourit Carine, professeure des écoles dans l’Eure. Elle commande auprès d’une centrale d’achat, en fonction du catalogue. « Il y a plein d’objets bruts et on peut avoir quelque chose de joli pour 3 ou 4 euros par enfant. Cette année, j’ai pris des carillons en bois, en forme de petits animaux. Les enfants ont choisi le motif, puis ils l’ont peint. On prépare aussi une carte, avec quelques collages et une petite poésie, pour travailler la mémoire. »

Tout en faisant plaisir. « Ils sont tellement fiers quand ils te récitent leur poème, c’est mignon. J’ai toujours eu ma larme à l’œil, confie Marie, qui a deux garçons et deux filles. C’est touchant de voir tout le cœur qu’ils mettent dans leur petit cadeau. Ils font des gaffes toutes les cinq minutes, il ne faut pas que tu saches mais ils te vendent la mèche avant, c’est tellement craquant ! J’avais eu une broche en forme de cœur, peinte en dorée. Je l’ai vachement portée, avant qu’elle passe à la machine à laver (rires). » Christine se souvient d’un pot de yaourt devenu bougeoir et d’une boîte à camembert transformée en boîte à bijoux par les mimines de ses garçons : « Je vois encore Florian avec les nouilles, les lentilles et le riz collés sur son dessin (rires). L’école te mettait un petit mot en demandant de ramener telle ou telle chose. Dans ma chambre, j’ai un petit cadre fait avec des rouleaux de papier toilette coupés en deux, collés sur un support en carton, avec un dessin au centre. Mon fils a écrit « Mannmaman », c’est marrant. Ce sont des petits trésors ! »

« Ça vaut tous les cadeaux »

Angélique a eu droit à un tote bag décoré par sa fille, des marque-pages, des bracelets de perles et diverses autres créations. Pas toujours réussies, soyons honnêtes. Mais tout le monde le sait : c’est l’intention qui compte. « Cassandre m’a offert un collage en forme de fleur : les pétales sont en morceaux de papier de couleurs différentes et au centre, à la place du cœur de la fleur, c’est une photo de moi, moche et mal découpée (rires). » Une œuvre audacieuse, précieusement rangée dans une boîte dédiée aux créations de ses rejetons : « C’est assez rigolo. Il y a de l’attention derrière. Quel que soit le cadeau, on est content de se dire que nos enfants nous donnent de l’amour et pensent à nous. » Et puis, parfois, les adultes ne font pas spécialement de meilleurs cadeaux, hein…

Le sentiment prend ainsi le pas sur le cadeau en lui-même, abouti ou non. « C’est le moment qui est touchant, embraye Marie. Tu es contente de recevoir un truc de ton petit chou, même si ce n’est pas ouf. » L’investissement personnel de l’enfant dans la préparation de son cadeau renforce encore la valeur du moment. Angélique reprend : « Ton enfant vient vers toi avec le sourire, il est tout content de te donner quelque chose. Rien que ça, ça vaut tous les cadeaux. » C’est peut-être un détail pour vous mais pour elles, venant de si petites mains, ça veut dire beaucoup.