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Pourquoi les <i>résultats scolaires</i> stressent autant <i>les parents</i> ? - Doolittle
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Pourquoi les résultats scolaires stressent autant les parents ?

Un article publié sur Slate s’attaque aux résultats scolaires dont l’arrivée dans la boîte aux lettres stresse autant les enfants que les parents. Certains pensent même qu’ils relèverait d’une “responsabilité parentale”. Votre avis ?

Les chiffres parlent d’eux-mêmes : selon une étude Kantar menée en 2020, mise en avant dans un article récemment publié sur Slate, 86% des parents se disent préoccupés par la scolarité de leur enfant. “Dans une société où l’insertion professionnelle reste fortement corrélée aux diplômes et où les élèves sont évalués dès la maternelle, la question scolaire occupe une place centrale dans la parentalité, écrit la journaliste Sofia Hullot-Guiot. Au point de créer, dans l’imaginaire collectif, un lien ténu entre résultats scolaires et responsabilité des parents.”

D’où vient cette idée saugrenue selon laquelle un enfant ayant cinq de moyenne en maths, serait un enfant aux parents démissionnaires ? Pour répondre à cette question, l’article fait appel à Gaëlle Henri-Panabière, maîtresse de conférence en sciences de l’éducation à l’université Paris-Cité et chercheuse au Centre de recherches sur les liens sociaux (Cerlis). Selon elle, l’école en serait la première responsable : “Quand un enfant est en difficulté scolaire, les enseignants ont tendance à penser que cela résulte des pratiques familiales, en particulier en milieu populaire ou quand les mères sont seules, explique-t-elle à Slate. Bien sûr, le sommeil de l’enfant ou le temps passé devant les écrans peuvent être un facteur d’explication mais il en existe d’autres.”

Le cursus général, trop valorisé ? 

Sûrement que le “sharenting” n’aide pas. Fusion de share (partager) et de parenting – pour faire plus scientifique que “parentalité” – cette nouvelle tendance sur les réseaux sociaux fait référence aux parents qui postent tout ce qu’il se passe dans la vie scolaire de leur enfant, entre la photo de la première rentrée des classes aux résultats du bac. Bonnes appréciations des bulletins, programme de campagne de délégué, médaille de gymnastique, lettre envoyée depuis l’Angleterre lors d’un voyage scolaire… On a bien dit tout, tant qu’il s’agit d’un triomphe susceptible d’être accompagné du hashtag #fier. Mais ce que l’on retient : très souvent, ces exploits renvoient au cursus scolaire général, on ne peut plus valorisé par la société. Ce qui ne fait que renforcer le sentiment “d’échec” des élèves – ainsi que de leurs parents – choisissant un autre parcours. 

Orthophonie ou test de QI

De quelle manière les parents remédient à cette pression ? “Dans les milieux aisés, le recours à l’orthophonie, la psychomotricité ou encore la graphothérapie est fréquent, reprend Gaëlle Henri-Panabière dans l’article Slate. Beaucoup d’élèves suivent également des cours de soutien scolaire. Ces familles ont les outils et les moyens financiers d’accompagner leur enfant, ce qui permet d’externaliser la question scolaire et de déplacer celle de la responsabilité.” Autre stratégie : le test de QI. D’autres parents vont tout simplement renoncer à leur projection et se réjouir de l’épanouissement de leur enfant, quelle que soit sa voie. Fini donc, la valorisation des bulletins scolaires, place à l’essai, et même à l’erreur… Après tout, n’est-ce pas là la meilleure façon de se libérer de cette pression et ainsi garantir le bien être (et la réussite) de son enfant ?

Par Ana Boyrie