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Non, il n’est pas interdit de punir son enfant dans sa chambre !
Le sujet a secoué la sphère parentale d’Instagram ces dernières semaines : le Conseil de l’Europe nous interdirait-il d’envoyer nos enfants dans leur chambre, en guise de punition ? C’est ce que sous-entendrait un article du Figaro, titré « File dans ta chambre ! : un ordre que les parents ne pourront bientôt plus donner ? ». On fait le point ensemble !
Mettre son enfant à l’écart quelques minutes, pour réfléchir à sa bêtise ou redescendre en pression, c’est un concept que l’on appelle le time-out. Il peut être envoyé dans sa chambre, dans un fauteuil, ou autre part, mais l’idée est qu’il s’isole pour un petit temps de réflexion. C’est en somme ce que l’on appelait auparavant la mise au coin. Cette méthode est jugée trop sévère, voire violente et dangereuse, par certains parents, qui craignent des effets délétères sur les enfants. Ils lui préfèrent notamment la méthode du time-in : rester avec son enfant pour l’aider à se calmer. Depuis 2006, le Conseil de l’Europe, – prédicateur de normes, notamment en matière de parentalité –, fait référence à cette « mise à l’écart temporaire » comme d’une « punition non violente » dans ses différents supports de communication. Des associations de parents, comme StopVEO, ont pris l’initiative de contacter l’organisation européenne afin de leur demander de retirer ce passage de leur documentation. Une requête qui aurait pu paraître anodine, mais qui a pris des proportions importantes.
Une tempête dans un verre d’eau
Le Conseil de l’Europe a décidé d’accéder à cette demande, et Le Figaro a relayé l’information avec un titre choc, laissant penser qu’utiliser le time-out serait désormais interdit. D’autres médias ont suivi, amplifiés par la force de partage des réseaux sociaux, où les avis divergent, entre ceux qui se réjouissent de voir sanctionner cette « maltraitance », et ceux qui s’en indignent. Deux actrices de la sphère parenting d’Instagram, la podcasteuse @premierecouche, et @papierchiffon_, ont alors décidé de synthétiser l’affaire dans un post, et d’y voir plus clair. Le Conseil de l’Europe voudrait-il sanctionner l’usage de la mise à l’écart ? Sans surprise, ce n’est pas le cas. L’organisation a décidé de ne plus promouvoir le time-out, et de retravailler la page du site qui y faisait référence. Aucune notion d’interdiction ou de sanction n’a été mentionnée par le Conseil de l’Europe.
Le time-out est-il violent ?
Il n’est donc pas interdit de punir son enfant dans sa chambre ! Mais il reste la question de la violence de cette méthode. Pour l’éducatrice Christine Schuhl, interrogée par Le Figaro, il s’agit d’une « sanction psychique inouïe ». Mais la psychologue Caroline Goldman rappelle qu’« aucune étude scientifique ne décrit comme nocif le fait d’envoyer un enfant dans sa chambre ». Comme tant d’autres sujets qui concernent parents et enfants, il semblerait que tout soit une question de nuances : le time-out pourrait être utilisé ponctuellement, sans violence physique ou verbale, en expliquant, et en veillant à ce que cette méthode ne soit pas angoissante pour l’enfant. Si ça peut rassurer les éditorialistes du Figaro…