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Faire du <i>béton</i> avec des couches (sales) ? Oui, <i>oui</i> ! - Doolittle
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Faire du béton avec des couches (sales) ? Oui, oui !

Il fallait y penser. Les couches de bébé s’offrent une seconde vie en étant recyclées en béton solide. Rappelons que ces déchets représentent entre 2% et 7% du volume total des ordures ménagères domestiques.

 

 

 

 

Résoudre deux problèmes à la fois, c’est possible. Des scientifiques de l’université de Kitakyushu, au Japon, déclarent pouvoir résoudre la surabondance de déchets non-dégradables et la pénurie de matériaux de construction. Le lien entre tout ça ? Les couches de bébé… sales. C’est dans une étude publiée dans la revue britannique Scientific Reports le 18 mai dernier, et relayée notamment par Le Monde, qu’ils proposent de récupérer les couches usagées et de les transformer en béton après un processus de lavage, de séchage, puis de déchiquetage, en les incorporant à du ciment, du gravier, du sable et de l’eau. Un mélange qui doit durcir pendant 28 heures, selon l’étude. Ce nouveau matériau pourrait même être utilisé dans la construction de fondations ou de murs porteurs.

L’équipe scientifique a pu expérimenter cette solution en Indonésie sur un habitat low cost : à savoir, des maisons de 36 mètres carrés, composées d’un rez-de-chaussée divisé en une pièce à vivre, deux chambres et une salle de bain, précise le quotidien français. Grâce à cet essai, les scientifiques ont pu déterminer qu’un maximum de 7,6% de couches jetables pouvait être incorporé à un bâtiment en béton, sans modifier sa portance. Certes, l’étude n’est qu’une première étape, mais désinfecter les couches et les ajouter au béton semble être une bien meilleure alternative que l’incinération. Car si elles sont essentielles aux parents (et aux bébés), elles sont aussi un désastre pour la planète. On estime aujourd’hui qu’elles représentent jusqu’à 7% des déchets ménagers. Autre point positif : cela diminuerait l’extraction de sable, essentiel dans le secteur du bâtiment, mais qui, hélas, provoque l’érosion des côtes.

Par Ana Boyrie