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Être enfant unique ou <i>l’aîné</i>, c’est finalement pas si <i>génial</i> que ça - Doolittle
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Être enfant unique ou l’aîné, c’est finalement pas si génial que ça

Premier arrivé, premier servi ? Pas vraiment. Si l’on en croit une étude américaine récemment publiée, les aînés sont loin de mener la belle vie et seraient même plus susceptibles de souffrir d’anxiété et de dépression.

 

Si, au sein d’une fratrie, n’importe quelle place comporte son lot d’épreuves, l’aîné vous dira sûrement qu’il s’agit de la pire position. À raison ? Ce qui est sûr, c’est que ceux que l’on perçoit comme des modèles pour les cadets, sont plus vulnérables psychologiquement. En effet, des chercheurs américains ayant étudié 182 477 enfants – ce qui est plutôt pas mal – nés entre 2009 et 2016, ont révélé dans une étude publiée par Epic Research que les aînés ont “48% plus de chances d’être diagnostiqués anxieux lors de leur visite de santé à huit ans par rapport aux enfants nés en deuxième position ou plus tard”. Les scientifiques ajoutent que ces enfants “premiers” sont aussi 35% plus susceptibles de “recevoir un diagnostic de dépression”. Faut-il alors renoncer à ce que le premier ait un frère ou une sœur cadet ? Non plus. S’intéressant également aux enfants uniques, les chercheurs montrent qu’ils sont “42% plus susceptibles de souffrir d’anxiété et 38% plus susceptibles de souffrir de dépression”. L’idéal serait donc de n’être ni l’aîné, ni l’enfant unique. Plus facile à dire qu’à obtenir. 

Comment explique-t-on le cas des aînés ? Interrogée par le Huffington Post en 2023, la travailleuse sociale spécialisée en santé mentale, Altheresa Clark notait qu’avec l’aîné, “il y a beaucoup d’essais et d’erreurs dans la parentalité : les nouveaux parents apprennent à élever leur premier-né et n’ont pas encore les connaissances qu’ils apporteront à l’éducation de leurs plus jeunes enfants”. Résultat : ces jeunes premiers présentent souvent des traits de caractère perfectionnistes. “Et s’ils ne se montrent pas à la hauteur de ce que leurs parents ont exigé d’eux, ils sont très durs envers eux-mêmes”, ajoute l’experte. Un autre élément participe au mal-être des aînés : ces derniers auraient plus de mal à se confier et auraient tendance à dissimuler leurs troubles de santé mentale. Toujours interrogée par le Huffington Post, la thérapeute familiale Aparna Sagaram explique “qu’ils ont l’impression de ne pas pouvoir compter sur les autres pour leur apporter du soutien ou de devoir tout résoudre par eux-mêmes”. MAIS attention, être l’aîné comporte aussi des avantages : il a toujours des habits neufs, il serait meilleur chef d’équipe, indépendant et aurait même un QI plus important.

Par Ana Boyrie