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<i>“Endogirls”</i>, un roman graphique <i>sans tabous</i> sur l’endométriose - Doolittle
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“Endogirls”, un roman graphique sans tabous sur l’endométriose

L’endométriose est une maladie qui touche une femme menstruée sur dix en France. Soit environ 2 millions. Si ce n’est pas déjà fait, lisez “Endogirls”. Signé Nathalie André et Violette Suquet, ce roman graphique raconte en mots et en images, le quotidien de femmes souffrant de cette maladie chronique.

Si, depuis 10 ans, la chanteuse Lorie lutte contre l’endométriose, parle sans détours des souffrances terribles causées par la maladie et de l’ablation de l’utérus qu’elle a subie afin de pouvoir vivre normalement – parcours qu’elle raconte dans son livre Revivre – trop longtemps, ce sujet a été nié. Époque révolue ? Non. Mais les choses s’améliorent de jour en jour. La preuve avec “Endogirls”, un roman graphique abordant sans tabous cette maladie gynécologique chronique, faisant de la vie de nombreuses femmes un cauchemar. “Endogirls”, c’est l’histoire de Manon, Lisa, Elisabeth, Djihène, Laura ou encore Éloïse, Kelly, Cornélia et Margaux. Neuf femmes qui ont pour point commun de toutes souffrir d’endométriose. Et puis il y a Nathalie André (Rose, dans le roman), journaliste du Télégramme de Brest s’intéressant aux violences obstétricales, qui décide de lancer un appel à témoignages sur Facebook. En 24 heures à peine, elle reçoit plus de 1000 réponses. Pour la journaliste, c’est comme une évidence : elle doit partir à la rencontre de ces femmes qui refusent désormais de se taire. Le roman graphique “Endogirls” – illustré par Violette Suquet – en est le résultat.

Neuf femmes, neuf chapitres, neuf problématiques

À travers cette “enquête sans tabous”, Nathalie André aborde les innombrables problématiques que cette maladie, trop longtemps ignorée, implique : la mauvaise prise en charge des femmes en santé, le sexisme (les femmes ne sont-elles pas juste “douillettes”, “hystériques” voire “folles” ?), l’insuffisante formation des médecins mais aussi l’implication des hommes. Chaque chapitre traite une problématique incarnée par l’une des femmes témoins. Manon parle ainsi de l’errance diagnostique ; Lisa de la douleur insupportable au moment des règles ; Laura de l’impact négatif de l’endométriose sur sa vie professionnelle ; Elisabeth, quant à elle, évoque le martyre de la dyspareunie (douleurs ressenties pendant et après les rapports sexuels, ndlr). Et cerise sur le gâteau : chaque témoignage est appuyé par l’avis d’un·e expert·e, apportant explications, éclairages et conseils pratiques. Bref, un petit bijou aussi bien pour celles qui souffrent d’endométriose que pour leur entourage. 

Crédit : Nathalie André & Violette Suquet  - Doolittle

Crédit : Nathalie André & Violette Suquet

Par Ana Boyrie