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C’est quoi le “birdnesting” ?
Si l’on en croit plusieurs articles sur le sujet, il s’agirait d’un nouveau mode de résidence pour les couples divorcés ou séparés : à l’inverse de la garde alternée, les enfants restent dans l’appartement familial. Ce sont les parents qui changent de toit chaque semaine. Et, pourquoi pas ?
Ces dernières années, les couples divorcés se tournent de plus en plus vers un mode de vie non conventionnel : aux termes d’un accord, les deux parents vivent à tour de rôle dans la maison familiale – souvent sur une base hebdomadaire – le reste du temps étant passé dans un appartement loué à proximité. L’idée : payer moins et offrir une plus grande stabilité aux enfants. Rappelons que selon l’Université de l’Illinois au Psychiatry College of Medicine de Chicago, les enfants issus d’un divorce courent un plus grand risque de développer des troubles de santé mentale comme l’anxiété et la dépression. Ce nouveau mode de résidence est appelé par nos amis anglophones “birdnesting”. Traduit littéralement en français, cela donne “nidification d’oiseau”, en référence aux oisillons laissés au nid pendant que les parents vont chercher, à tour de rôle, leur pitance. Du côté des juristes, c’est tout de suite moins poétique mais force est de reconnaître leur pragmatisme puisque cette pratique est connue sous l’appellation de “résidence alternée inversée”.
“Il faudrait trois appartements : un pour les enfants, deux pour les adultes”
Mis en scène dans la série dramatique “Our House” en 2022, cet arrangement présentant de nombreux bénéfices – tant pour les enfants que pour les parents – n’est malheureusement pas à la portée de tout le monde. Dans un article publié en novembre dernier dans Le Monde, l’avocate Claire Blanchard-Domont, qui exerce depuis 20 ans en droit de la famille, partage ses observations : “Le birdnesting ne viendrait même pas à l’esprit de 90% de mes clients, alors que, sur le papier, ça paraît effectivement idyllique, car les enfants restent dans un endroit connu. Mais pour que cette solution reste confortable, avec la possibilité pour les parents de refaire leur vie, il faudrait trois appartements : un pour les enfants, deux pour les adultes. Ce qui semble financièrement infaisable, au moins à Paris. Ni en cas de recomposition familiale avec de nouveaux enfants.” Pas si simple, donc.