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<i>“Je trouve que cette Barbie me ressemble”</i> - Doolittle
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“Je trouve que cette Barbie me ressemble”

Le fabricant de jouets Mattel a annoncé la commercialisation d’un modèle de Barbie porteuse de trisomie 21. Fanny Lenormand, touchée par ce handicap génétique, est vice-présidente de Trisomie 21 France, la fédération des associations pour l’insertion sociale des personnes porteuses de trisomie 21. Il y a trois ans, elle a participé à l’élaboration d’une formation pour aider les trisomiques à s’exprimer. Elle raconte ici sa fierté de voir cette poupée arriver dans les rayons.

Comment avez-vous réagi quand vous avez appris que Barbie commençait à commercialiser une poupée trisomique ?

Je m’en souviens bien, c’était le 28 avril. Ma mère a vu une publicité dans un journal à la télé. Elle m’a prévenue. J’étais contente.

Comment trouvez-vous cette poupée ?

Je trouve qu’elle me ressemble.

Vous jouiez avec une poupée Barbie quand vous étiez petite ? 

J’avais plusieurs poupées. Je jouais avec une Barbie et avec un homme et des chiens. J’imaginais des histoires romantiques. Ça, c’est quand j’avais 11 ou 12 ans. Après, j’ai arrêté. J’ai grandi. J’avais d’autres amis et je jouais à d’autres jeux.

Vous auriez aimé jouer avec une poupée trisomique ?

J’aurais adoré jouer et dormir avec. Je m’en serais servi comme d’un petit doudou.

Vous imaginez quelles histoires autour de cette nouvelle poupée ?

Il y a plusieurs histoires possibles. Ça peut être une histoire d’amour. Ça peut aussi être une histoire d’amitié. On peut imaginer des histoires entre cette poupée trisomique et les autres poupées.

C’est important pour vous qu’une poupée avec trisomie existe ?

C’est très important. Ça me montre que je suis courageuse. Ça peut permettre aux gens – et aux enfants – de mieux comprendre notre handicap.

Ça peut permettre de changer le regard des gens sur la trisomie 21 ?

Il faut changer plus que la poupée Barbie. Je pense que nous devons attribuer des rôles plus importants aux personnes handicapées en général et trisomiques en particulier, dans les jouets, dans les livres, à la télé, dans les films. Par exemple, fin mars, le dessin animé “Valentina” a représenté la vie d’une petite fille trisomique. C’est important qu’il y ait d’autres histoires comme celle-ci. Aujourd’hui, il n’y en a pas assez. C’est dommage.

Trois jeunes femmes avec trisomie 21 sont ambassadrices de cette nouvelle poupée. Vous seriez prête à promouvoir cette Barbie si on vous proposait de le faire ?

C’est bien que ça soit fait comme ça. Je serais fière de représenter cette poupée.

Vous seriez prête à offrir cette poupée à un enfant, à quelqu’un de votre famille ?

Mes sœurs sont grandes maintenant mais j’ai des petits neveux et des nièces. Eux ne sont pas porteurs de trisomie 21 mais ils comprennent mon handicap. Je pourrais leur offrir cette nouvelle poupée pour leur anniversaire. C’est bientôt !

Par Thibault Le Besne