Pas d’Ipad ni de nouveau vélo. Barbie princesse des neiges ? Mais tu en as déjà des dizaines ! Et puis quoi encore ? Un smartphone peut- être ? Nous on avait une orange à Noël (oui, enfin...) ! Et voilà … on passe pour des ringards, des vieux jeux, des « loseurs » comme ils disent. Mais dans ce monde où tout s’achète, se vend et se jette, comment nos enfants peuvent-ils faire le tri, entre le matériel et ce qui compte vraiment dans la vie ?

C’est la question que soulève l’auteur- illustratrice, Piret Raud, dans son nouveau livre « Emily et tout un tas de choses ». Emily est un poisson qui se balade dans les fonds marins, entre diverses choses égarées qui n’appartiennent plus à personne, et qui, désormais, sont les choses d’Emily. Elle en trouve de toutes sortes, de petites, de grandes, de jolies et parfois … de moins jolies. Toujours est-il qu’elle les adore toutes, jusqu’au jour où elle tombe sur un mystérieux message, planqué au fond d’une bouteille de verre, qui lui demande de trouver « la plus importante des choses » ...

La sincérité de l’écriture qui se mêle à l’innocence, à la naïveté et à simplicité des dessins font toute la magie de cet ouvrage. Ici, l’auteur traite des sujets importants voire alarmants de notre monde ; la surconsommation, le matérialisme et donc, finalement, l’écart qui se creuse entre l’être et l’avoir. Par ses traits fins et épurés, Piret Raud cherche à sensibiliser la nouvelle génération, sur qui se repose tous les espoirs d’un monde nouveau, un monde où Emily s’émerveillera, simplement, face à la beauté de la flore sous-marine, du monde tout simplement. 

Emily et tout un tas de choses, Piret Raud, éditions du Rouergue, 13€.