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La famille <i>Cherokee</i> et son tour de France des <i>cabanes</i> - Doolittle
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La famille Cherokee et son tour de France des cabanes

S’échapper en pleine nature et passer la nuit dans une cabane en bois ? Un rêve pour certains, mais la réalité pour La Famille Cherokee qui a entamé un tour de France des cabanes depuis déjà 3 ans.

La famille Cherokee est composée de trois membres : Kares, Charline et leur fils Ysma, né pendant le premier confinement. Un double chamboulement pour Kares Le Roy, photographe indépendant et habitué du voyage au bout du monde, qui se retrouve à la fois père et assigné à résidence. C’est alors qu’en tout début d’année 2021, le couple décide de revoir sa conception du voyage et de se lancer, en famille, dans un tour de France des cabanes. Ces dernières, qui avaient déjà l’habitude d’être le refuge de leur amour entre deux vols long-courriers, ont désormais pu abriter les précieux moments de vie d’une famille, surnommée la Famille Cherokee. À la clé, la naissance d’un ouvrage à (s’)offrir et à feuilleter dès que l’envie d’évasion se fait trop présent : Cabane(s), aux éditions Elytis. Rencontre avec Charline.

Comment a débuté votre Tour de France ?

J’ai toujours acheté beaucoup de magazines et de guides, et souvent, il m’arrivait de corner certaines pages et de conserver les adresses. Au début de l’année 2021 avec mon compagnon, on a commencé à lister des cabanes et Kares en a peut-être contacté 200 ! Il faut savoir que tous ses projets photographiques sont liés à un aboutissement de livre, il a une vraie valeur de l’objet. Notre premier road-trip date d’avril 2021, soit trois mois après notre décision. À ce moment, j’étais encore salariée et toutes mes vacances étaient dédiées à ce projet.

Quelles sont pour vous les caractéristiques d’une cabane ?

Une cabane c’est quelque chose de traditionnel, la plupart du temps en bois, qui se construit depuis la nuit de temps. Si l’expérience peut être onirique, elle n’est pas insolite. Contrairement aux bulles en pleine nature par exemple qui, pour le coup, ne sont pas des cabanes : on ne peut pas les fabriquer soi-même, sauf avec des choses industrielles.

Avez-vous des critères spécifiques quant aux cabanes que vous visitez ?

Avec Kares on a des goûts complètement différents, ce qui permet aussi d’avoir un projet très riche. Il va plutôt aimer les choses brutes, rustiques : il veut pouvoir sentir le travail d’un artisan, voir du bois patiné comme un beau cuir etc. De mon côté, je pense que mon regard est davantage porté sur des choses plus contemporaines, épurées comme l’esthétique scandinave. Mais une chose est sûre, on aime tous les deux le Beau avec un grand B !

Et la notion de confort, est-elle importante ?

Pas du tout ! Malgré le fait que nous soyons de vrais citadins, le confort ne rentre pas dans nos critères. En fait je trouve que dans l’inconfort on se rend compte de ce qui est vraiment nécessaire ou pas. Il y a eu plein d’expériences où le confort était plus que minimal, mais ça reste des supers moments de vie. Par exemple dans la cabane de Roquehort (Pyrénées Atlantiques), Kares a dû faire chauffer le poêle à bois toute la nuit, il n’a quasiment pas dormi, il faisait hyper froid, les toilettes sèches étaient à l’extérieur de la cabane…et au final le lendemain matin on sentait le feu de cheminée, notre bébé était tout petit dans sa combinaison polaire et on a adoré le moment.

Justement, concernant votre fils, vous n’avez jamais eu d’inquiétude ?

Je ne me suis jamais inquiétée du confort de mon fils, mais bien sûr je me suis déjà demandée s’il avait froid ou pas. Mais comme la plupart du temps il dort avec nous, il y a toujours cette chaleur humaine. Et côté cuisine, en prévision, on a toujours un réchaud à gaz dans la voiture.

 

La famille <i>Cherokee</i> et son tour de France des <i>cabanes</i> - Doolittle

La Résidence

La famille <i>Cherokee</i> et son tour de France des <i>cabanes</i> - Doolittle

La Réserve

La famille <i>Cherokee</i> et son tour de France des <i>cabanes</i> - Doolittle

Cap Cabane

La famille <i>Cherokee</i> et son tour de France des <i>cabanes</i> - Doolittle

Cabanes de Salagnac

La famille <i>Cherokee</i> et son tour de France des <i>cabanes</i> - Doolittle

48°Nord

La famille <i>Cherokee</i> et son tour de France des <i>cabanes</i> - Doolittle

Casa Rosalie

Est-ce qu’il y a une cabane qui vous a plus marqué qu’une autre ?

Je pense que c’est la première cabane où on a emmené notre fils, qui s’appelle L’Étrier des Cabanelles dans l’Hérault. Elle a une forme très atypique, mais surtout, on y était avec notre bébé, je l’allaite à ce moment-là et c’était un moment très, très paisible. C’était la fin de l’été, on était déjà en septembre et on était là, avec notre tout petit, si petit… Je me suis dis que les gens se faisaient toute une montagne pour voyager avec leur enfant, mais que ça pouvait aussi être super facile, même si j’ai bien conscience que nous n’avons jamais eu de difficultés avec notre bébé.

L’Étrier des Cabanelles - Doolittle

L’Étrier des Cabanelles

Et au contraire, avez-vous déjà vécu des déceptions ?

Ça m’est arrivé d’avoir des déceptions car certains gérants vendent beaucoup de rêves sur les réseaux sociaux. D’arriver sur place et de me rendre compte qu’il s’agit en fait d’un village de cabanes, qu’elles sont toutes collées ou que le cadre est bien moins feuillu que sur les images postées sur Instagram. Malgré tout, je trouve toujours que l’expérience est hyper intéressante.

Est-ce que ce Tour de France des cabanes a eu un quelconque impact sur votre enfant ?

Ysma est à l’aise partout et je pense qu’il a un rapport à la nature plus développé que d’autres enfants. Dernièrement par exemple, il a pris des bouts de bois et il les a planté dans le sol pour planter des arbres (rires). Il est beaucoup dans l’observation du vivant et s’adapte énormément. On trouve qu’on a une chance inouïe de pouvoir lui faire vivre tout ça. Je ne sais pas si lui s’en rend compte mais en tout cas ça le construit.

Quels sont vos projets pour l’avenir ?

À la fin de l’année, je vais sortir le guide issu de ce livre, qui va répertorier 100 cabanes à travers la France, avec toutes les informations pratiques. Et bien sûr qu’à terme, on aimerait beaucoup construire notre propre cabane. Mon compagnon a hérité d’un terrain dans les Landes et l’été dernier j’ai construit une cabane de 5 mètres carrés pour mon fils, en 10 jours. Le projet de cet été, c’est que je construise une autre cabane de 20 mètres carrés et dans les deux ans à venir, que l’on construise une maison/cabane pour s’y installer sans doute un jour… quand je serai prête à quitter Paris !

 

Par Caroline Ricard